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Une nuit, Éternelle vit que la méchanceté des mères était grande sur la terre, et que toutes les pensées de leur coeur se portaient chaque jour uniquement vers le mâle. Éternelle dit : J’exterminerai de la face de la terre la femme que j’ai créée et les hommes qu’elle s’est faite, jusqu’aux reptiles et aux oiselles du ciel. Mais Nuée pleura et trouva grâce aux yeux de l’Éternelle. Éternelle versa des larmes de sang et ce fut un déluge. C’est à l’issue de ce déluge que Nuée devint Éther-Nuée pour que, aujourd’hui encore, nous puissions connaître la Joie. Miracle né de réinterprétations des gravures bibliques de Gustave Doré lors d’ateliers associant créateurs porteurs de handicap de la «S» Grand Atelier et artistes invités, L’Évangile Doré de Jésus-Triste avait révélé l’existence d’une tradition enfouie où le divin s’incarnait au féminin. Avec L’Apocalypse Tonnerre d’Éther-Nuée, c’est une nouvelle pièce maîtresse de cette antique tradition qui vient éclairer notre époque troublée. Dans une joyeuse ambiance d’encre noire et grasse, les blagues fusent et chacun réinterprète les dessins de l’autre en les gravant. Les ateliers du Big Band Bible Doré Brigade ajoutent à l’exégèse biblique une nouvelle version de l’épisode du déluge et de l’Exode, fondée sur leur expérience collective et les images de Doré. L’équipe aussi hétéroclite qu’hétérodoxe reprend toute l’histoire à zéro : la condamnation de la femme et du désir sexuel dans la Génèse est une erreur d’interprétation répandue depuis des siècles, Eve porte en elle non le péché mais le paradis originel, les femmes se passèrent très bien de la compagnie des hommes, que l’Éternelle punit pour leur brutalité par le déluge. En découvrant avec Nuée une autre histoire de l’Ancien testament, de l’Amour, le professeur A et ses co-auteurs oraux inventent une épopée drolatique, épique, gore et poétique, loufoque et dramatique. Les commentaires érudits du professeur A, en fin d’ouvrage, ressituent les écrits successifs qui ont institué différents tabous au fil des siècles, et recréent une théologie pastiche confondante où se croisent le Coran, l’Épopée de Gilgamesh, Rabelais, Boney M et Dalida. “Je ne cherche pas à parodier la Bible, plutôt à remettre le feu sous ces vieilles marmites que sont les textes sacrés. Les religieux établis servent une soupe froide et triste, quand elle n’est pas mortifère. Nous sommes vivants, amusons-nous. Préparons une soupe qui nous enchante.” Ainsi soit-elle. Une, Nuée, Éternelle.