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Johnson m'a tuer n'est pas une fiction, mais un reportage, ou plutôt un témoignage, celui de Louis Theillier qui raconte, de l'intérieur, la lutte des ouvriers et des employés d'une usine qui fabrique des catalyseurs pour les grandes marques de l'automobile. Cette usine, située à Bruxelles, appartient à une multinationale anglaise (Johnson Matthey), emploie des ouvriers belges et a délocalisé en Macédoine. Haute technologie, haute qualification des ouvriers et employés, un groupe bénéficiaire, mais des ouvriers et des employés « trop chers », pour reprendre l'antienne cynique de la direction de Johnson Matthey. D'où la délocalisation et trois cents personnes sur le carreau, certaines travaillant sur le site depuis vingt-cinq ans. C'est l'Europe ultra-libérale dans toute sa « splendeur ». Même s'il est titulaire d'un diplôme d'arts plastiques, Louis n'est pas un professionnel de la bande dessinée. C'est un ouvrier, employé dans l'usine Johnson Matthey depuis cinq ans. Il est donc acteur et témoin. Et son témoignage, en mettant en scène et en dessinant ses camarades avec talent, en racontant les doutes, la rage, le dégoût, mais aussi l'enthousiasme, l'espérance, la fraternité, la lutte, est exceptionnel.