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Lorsqu'on pense à un vigneron danois ayant réussi sur les terres espagnoles, le nom qui vient généralement à l'esprit est celui de Peter Sisseck, créateur de Pingus. Cependant, lorsque dans la D.O. Arribes, dans la province de Zamora (Castille-et-León), on a entendu dire qu'un Danois cherchait des terres pour planter des vignes, la surprise a été immense en découvrant qu'il ne s'agissait pas de lui, mais de Thyge Jensen. Cet ancien courtier de Copenhague, lassé du stress financier, a décidé de tout quitter pour poursuivre sa véritable passion : le vin. Après avoir parcouru différentes régions espagnoles, Thyge a trouvé sa place à Fermoselle, le dernier village avant de traverser la frontière portugaise. Là-bas, dans la tranquillité de la frontière du Douro, il a commencé son aventure vitivinicole avec Bodega Frontio. L'adaptation n'a pas dû être facile, mais son sang viking l'a aidé à se faire une place dans le monde rural castillan. Tout d'abord, il a acquis huit hectares de vieux vignobles. Ensuite, il a accepté le surnom de “Chus”, car la prononciation de Thyge était impossible pour ses nouveaux voisins. Enfin, il a commencé à élaborer des vins avec une philosophie très claire : fraîcheur, faible degré d'alcool et forte acidité, toujours dans un respect absolu de l'environnement. Parmi ses créations, on distingue Frontio Corneo, un hommage au traditionnel clairet, élaboré avec un mélange de raisins rouges et blancs à parts égales : tempranillo et puesta en cruz, provenant de vignobles biologiques plantés sur des sols riches en granite, graviers et quartz. Le tempranillo est pressé directement, tandis que le puesta en cruz subit une macération pelliculaire d'une semaine. Les deux fermentent séparément avec des levures indigènes dans des fûts de chêne, où elles restent un mois avant d'être assemblées. Le vin est mis en bouteille sans clarification, sans filtration et sans sulfites ajoutés. Comme le dit Chus lui-même, “Frontio Corneo est un clairet qui passe de la presse au fût. Ni plus... ni moins”. Et pour un ancien courtier qui a tout quitté pour le vin, moins de stress et plus d'authenticité n'est pas seulement une devise, c'est un mode de vie ! Alors, si jamais vous passez par Fermoselle, attention à ne pas demander Thyge, car on pourrait vous regarder étrangement... Mais si vous demandez “Chus”, on vous offrira sûrement un verre.