65 EUR
Résumé22/02/2022 - Nantes, Cité internationale des Congrès - Orchestre National des Pays de la Loire, Pascal Rophé (direction) Description NomenclaturePropos de Michael Jarrellrecueillis par Stéphane FriederichQuelle est la genèse de la partition ?Au départ, je n'avais pas l'idée de composer une oeuvre en six parties plus ou moins brèves. J'ai souvent dit que la composition était pour moi une expérience éthique. C'est ma manière d'avancer dans la vie, d'essayer de comprendre qui je suis, qui nous sommes et peut signifier la vie. La musique n'est, pour moi, en rien une abstraction !Et, dans la période actuelle, la composition de pièces de grande ampleur m'est difficile. L'écriture de fragments musicaux, de moments musicaux - pour faire référence à Schubert – m'est apparue comme la solution la plus adaptée au temps présent. De fait, ces mouvements sont proches par leur état d'esprit, mais ne forment un ensemble achevé comme pourrait l'être les différents mouvements d'une symphonie, par exemple. J'expérimente, ici, des idées musicales auxquelles je tenais. S'il existe une dramaturgie propre à cette composition, elle serait inversée : les pièces les plus courtes sont au centre de l'œuvre comme une concentration ou une implosion de la matière sonore.Comment se structure la partition ?La première partie s'ouvre par de grands carillons d'une expressivité déclamatoire. Le rythme qui les porte est nerveux et haletant. Ce mouvement continu s'interrompt au centre de la pièce avant de reprendre. Ces carillons reviennent, mais cette fois-ci, ils jouent davantage sur les résonances. Le second morceau repose sur un ostinato rythmique croissant en intensité puis diminuant. Sur cette masse sonore pulsée, le hautbois solo tisse une mélodie traitée dans l'esprit de la variation. La troisième pièce, d'une durée plus courte, ferait songer à une boîte à musique dont la mélodie assez simple et jouée piano est portée par une orchestration complexe. Presque enchaîné avec celui qui précède, le quatrième morceau est tout aussi bref. Il s'agit d'une petite danse. En revanche, le cinquième prend forme dans un tempo très lent, jouant sur les contrastes entre les instruments les plus aigus et les plus graves de l'orchestre. L'écriture virtuose anime le finale. Les arpèges ascendants concentrent de plus en plus les voix vers les registres aigus de l'orchestre.Est-ce que l'orchestration ample de la partition et de format pourtant court, prélude à l'écriture d'œuvres de plus vastes dimensions ?Je ne le pense pas. Je comparerais éventuellement ma démarche présente avec celle du sculpteur Alberto Giacometti. A une période de sa création, il débutait une sculpture de grande dimension - L'Homme qui marche - à laquelle il retirait de plus en plus de matière pour aller à l'essentiel. Il terminait ses réductions qui tenaient parfois dans une boîte d'allumettes ! Pour ma part, je n'éprouve pas le besoin, actuellement, de produire quelque chose de "grand" au sens de la durée et de...